jeudi, mai 17, 2007

Le sac



Sur mon cahier, je rédigeais mon unique check-list.

  • Sandales de marche
  • Baskets de repos
  • Un pantalon pour marcher
  • Un pantalon de repos
  • Un sac à viande
  • Un short
  • Un sweater polaire
  • Un poncho imperméable
  • Deux T-shirts
  • Deux slips
  • Deux paires de chaussettes
  • Un coupe-ongle
  • Une gourde
  • Un guide du chemin de Saint-Jacques
  • Un billet de train
  • Une brosse à dents
  • Un couteau suisse
  • Un rasoir
  • Une casquette
  • Une paire de lunettes de soleil
  • Une lampe de poche
  • Des boules kiès
  • Un antijour
  • Un savon
  • Une serviette
  • Une trousse à crayon
  • Un cahier pour noter
  • Un exemplaire des essais de Montaigne

=11 kg

Le pèlerinage est un voyage très simple à préparer. Pour le voyageur qui aime s'exciter sur les préliminaires, il est même trop simple: ici la métaphysique des préparatifs est vite résumée : le sac.
J'ai rempli mon sac, j'avais simplement à l'esprit que me faudrait le porter, j'ai enlevé tout le superflu tant que j'ai pu. Hormis les slips, les chaussettes, la brosse à dents et le savon, je n'ai pas résisté à la tentation d'apporter l'appareil photo (Que vaudraient mes aventures si elles ne pouvaient être racontées !). Je n'ai eu qu'une seule vraie question à me poser. Quel sera le livre à emporter ?
J'avais dans l'idée que j'aurais beaucoup de temps pour lire, cependant je ne pouvais pas emporter trop de pages. Il me fallait donc une livre difficile avec un contenu dense qui me nourrirai tout le voyage. J'optai pour les Essais de Montaigne. Je n'ai jamais eu la patience de lire entièrement ce livre et je pensais que ce serait une bonne occasion. En outre, je me suis conforté dans mon choix en pensant qu'il serait du meilleur effet de sortir ce genre de lecture attablé sur une terrasse, en adoptant une attitude mystérieuse. (1)

1 - En réalité je n'ai pas tellement lu pendant le voyage, j'ai appris que la littérature appartenait elle aussi au superflu. J'aurais pourtant juré devant Bernard Pivot que ç’aurait été le livre que j'aurais emporté sur une île déserte.